Septembre 2016, Dernier retour vers le Mexique avant de mettre le Cap au Sud !


La fin du mois d’Août a marqué la fin de notre virée nicaraguayenne à 4, mes parents devant reprendre l’avion pour rentrer en France. Pour finir ce temps en douceur, nous sommes allés nous aérer du côté de Matagalpa, dans les montagnes nicaraguayennes situées au nord du pays. Nous installons nos tentes quelques jours sur les terres de José et d’Yvonne, propriétaires d’une immense finca où le café est récolté chaque année d’octobre à mars-avril par des volontaires du monde entier. Ça marche plutôt bien au Nicaragua le volontariat et nous en prenons note ! Le climat plus frais nous fait tellement de bien que nous partons marcher tous les 4 sur les chemins qui traversent les terres de la finca, à l’ombre des grands arbres sous lesquels s’épanouissent bananiers et caféiers. 

Prêts pour un régime de bananes ?

C’est beau, c’est frais et après s’être sentis des mois écrasés par la chaleur et l’humidité, nous respirons et pouvons quitter la position "j’ai trop chaud, je ne bouge plus un poil" ! De toute façon, ils collent (ben oui, les poils pardi !). La découverte du chocolat nicaraguayen au "Castillo del Cacao" à Matagalpa est venue encore rajouter une touche de douceur à nos aventures car il se peut bien que ce soit le meilleur chocolat que nous ayons goûté de toute notre vie ! Alex est capable de donner tellement de bonnes adresses de bonne bouffe en France, nous allons pouvoir commencer à donner pas mal de bons tuyaux en Amérique maintenant ! 

Virée à 4 sur les hauteurs de la finca


Toutes les photos de Matagalpa sont dans notre album "Fraîches montagnes nicaraguayennes" !


Puis, après un mois passé ensemble, il a bien fallu se dire au revoir à l’aéroport de Managua, ou plutôt un "à bientôt mais nous ne savons pas quand !". Ça ne rend pas les choses plus simples au moment du départ mais nous savons tous que c’est le "à bientôt" que nous retenons toujours ! Et c’est ce qui fait du bien. Après avoir débarqué nos petits poulets nicaraguayens devenus escargots avec leurs gros sacs à dos, nous avons pris directement la route vers la côte Pacifique et ce petit coin paisible qu’est "Mind The Gap Nica", à la Playa San Diego. Nous avons la surprise de retrouver pour la troisième fois Mauro et Lula, le couple argentin travaillant là comme volontaires pour quelques temps ! 

Avec le coucher de soleil et la marée basse, la piscine est prête à Mind The Gap Nica !

Ce lieu nous permet de souffler, de faire un grand ménage de la voiture après l’avoir éprouvée à 4 personnes ! Le temps est aussi à la grande lessive ! Tout y passe, les draps, nos habits, et ici, au Nicaragua, retour à la lessive à la main, les laveries automatiques auxquels nous nous étions habitués en Amérique du Nord n’existent plus. Et une fois tous nos "devoirs"  terminés, nous profitons de passer de bons moments avec Mauro et Lula, nous engageant dans de grandes discussions passionnantes tout en prenant le temps de nous préparer de bons petits plats ensemble dans la cuisine aux 4 vents mise à disposition. Un jour, mais nous ne savons pas quand non plus, nous les retrouverons au Pérou ! 


Retrouvez notre album en direct de la Côte Pacifique "De vagues et de rencontres" !


Les nuits sont reposantes dans le jardin de notre hôte

Une fois reposés, nous avons pu repartir dans nos explorations avec notre vulcanologue préféré ! Malheureusement, compte tenu du temps, la saison des pluies battant son plein, et compte tenu des interdictions qui pèsent à chaque chemin d’accès aux volcans, à chaque portail fermé, nous ne pouvons pas nous engager dans de nouvelles aventures sur les volcans. Tant pis, cela ne nous empêche pas de passer de très bons moments ensemble à refaire le monde tout en réfléchissant à ce qu’il sera possible de réaliser lors de notre retour au Nicaragua. Il nous tarde déjà de revenir pour janvier, en plein cœur de la saison sèche, ça va être un régal ! 

Pour sûr, nous retournerons aussi au Cerro Negro, pour une troisième fois !


Les photos de notre nouvelle virée au Cerro Negro sont ici !


Et puis surtout, nous l’apprécions vraiment beaucoup ce pays. C’est que nous commençons à avoir nos petites habitudes ici et là ! Il y a des routes où nous passons où nous commençons à être salués de loin parce que l’on nous connaît, aussi bien autour du Momotombo que du Cerro Negro, ces deux volcans avec qui nous avons un vécu quand même bien particulier ! Et une fois que nous prenons la route pour repartir vers le Mexique, c’est encore face à un volcan que nous passons notre dernière nuit au Nicaragua, face au San Cristobal, le plus haut du Nicaragua (1745 mètres) ! 


D'autres photos dans notre album "Un dernier volcan et à bientôt Nicaragua" !


Le San Cristobal au petit matin, nous prenons rendez-vous pour y crapahuter en janvier !

Puis recommence l’enchainement des frontières, d’abord Nicaragua-Honduras avec davantage de facilités que la première fois et beaucoup moins de photocopies ! Encore une fois, le Honduras n’est qu’un passage pour atteindre le pays suivant et nous arrivons en 2 heures à la frontière Honduras-Salvador. Lorsque nous avions traversé le Salvador la première fois, des étalages de pastèques fleurissaient tout le long de la route. En le traversant de nouveau, je me délectais déjà de la future pastèque juteuse qui allait faire notre goûter.  C’est que presque deux mois se sont écoulés depuis que nous sommes passés la première fois ! Et forcément, nous avançons dans les saisons même si c’est toujours aussi chaud et humide ! Donc la saison des pastèques est bien finie… 

Ce n'est pas grave, nous nous rattrapons en faisant une dégustation de pupusas avec José, tout juste avant de sortir du territoire pour le Guatemala ! Vous allez vous dire, c’est quoi ces "poupousas", avec un nom pareil ? Et c’est qui ce José ? José, c’est El Chele du petit village côtier où nous avons passé notre dernière nuit au Salvador. Il est Salvadorien pourtant, rien à voir avec un blanc, mais il faut croire qu’il est plus blanc que les autres ! José a beaucoup voyagé en Amérique Centrale et nous offre de dormir aux abords de son restaurant. Et en plus de cela, il s’en va vite nous acheter des pupusas, ces tortillas salvadoriennes en nous disant que nous n’avons pas le droit de quitter le territoire sans avoir goûté le plat national ! Une personne t’offre un coin pour te parquer et ouvrir ta tente, en plus il t’offre le repas… Tu insistes pour payer les pupusas, tu demandes à laisser quelque chose pour l’hospitalité… Mais tu découvres qu’encore une fois, le fait d’avoir apprécier et de savoir dire merci est la chose la plus importante. Et encore une fois, c’est déconcertant ! 

Cliquez sur l'image pour accéder à la recette !

Ayant rajouté une nouvelle recette de cuisine à notre longue liste de mets délicieux dont nous nous régalons et qui font partie intégrante du voyage, nous pouvons prendre la route vers la frontière du Guatemala, 15 kilomètres plus loin. Nous arrivons très vite à Antigua, l’ancienne capitale du Guatemala, classée au Patrimoine Mondiale de l’Unesco. Mainte fois détruites par des séismes, sous la menace d’éruptions, la ville d’Antigua est une ville résiliente, qui a su renaître avec panache de ces épreuves. D’habitude, quand nous arrivons en ville, c’est toujours pour y passer quelques heures. Nous en faisons vite le tour puis devons en sortir assez tôt pour trouver un coin pour dormir. A Antigua, il y a un spot pour camper… Je dirais même Le spot ! 

Antigua, une ville à 1500 mètres d'altitude, entourée de volcans et malmenée au fil du temps

La police touristique accueille sur son terrain, fermé et surveillé 24h/24 toute personne avec un camper et un minimum d’autonomie sanitaire. Et ce, gratuitement et pour une durée de 5 jours maximum ! Quand, dans d’autres pays, "collaborer avec la police" veut dire verser un bakchich pour qu’ils nous foutent la paix, ben à Antigua, c’est donner une participation pour ce campement qu’ils offrent. Et nous n’avons pas rechigné à leur laisser quelques quetzals ! Qu’est-ce que ça a été paisible pour nous de partir nous balader dans les rues d’Antigua, du matin au soir, sans se préoccuper de la voiture ni d’où nous allions dormir le soir ! Surtout que flâner dans Antigua vaut vraiment le détour et nous en avons bien profité ! 

Tranquillité de la ville d'Antigua au petit matin

Cette ville est bien loin de ce que nous avions pu lire dans les guides, de nombreux touristes se faisaient régulièrement agressés. La sécurité s’est grandement renforcée et cette ville nous est apparue très paisible, aussi bien le matin, quand le jour n’est pas levé, que le soir, de nuit, en allant regagner notre campement. Elle était juste très animée avec les fêtes du jour de l’Indépendance où les jeunes guatémaltèques paradent dans les rues avec leurs écoles pendant des jours et à grands bruits de tambours ! Des milliers de jeunes à travers le pays viennent chercher la flamme de la liberté à Antigua pour la ramener dans leurs villages en courant, le plus souvent sous la pluie. Mais peu importe, ils sont fiers, fiers d’être ensemble, présents à Antigua, fiers de leur pays et de leurs origines. Et ça fait plaisir à voir ! 

Défilé du 15 septembre dans les rues d'Antigua, jour de l'Indépendance

En tout cas, ça mouille bien à Antigua, nous remettons à plus tard nos ascensions des volcans qui entourent la ville. Pour la saison sèche en décembre, le climat sera bien plus clément avec nous et nous pourrons en particulier crapahuter vers l’Acatenango, à 3976 mètres, et le fameux Fuego (3763 mètres). Avec un nom pareil, il ne pouvait qu’être super actif celui-là ! 

Surplombant Antigua, ce n'est ni l'Acatenango ni le Fuego, mais c'est un 3ème volcan, l'Agua et ses 3760 mètres !


Découvrez les photos dans notre album 
"Antigua, notre escale paisible au Guatemala" !


Un peu plus au nord, le Lac d'Atitlan est considéré comme le plus beau lac du monde. Le paysage donne l’impression que temps s’est arrêté. Pourtant, le temps passe bien et dans ce petit coin de paradis guatémaltèque, c'est pour nous le temps de la révolution… L’annonce par un copain de son mariage pour Août 2018, suffisamment tôt pour que nous nous organisions pour être présents, a eu l’effet d’un détonateur pour nous… 

Guatemala, un autre pays de lacs et de volcans

Il va bien falloir que nous rentrions un jour, nous ne pouvons pas voyager comme nous le faisons éternellement, même si nous aimons ce que nous vivons… Nos économies nous rappellent tous les jours qu’elles ont leurs limites, il va falloir que nous pensions aussi à nous établir sur une nouvelle terre d’accueil… Rentrer en France, c’est un bien grand mot, car nous avons bien décidé que ce retour ne soit que temporaire. Le Toyota nous suivra évidemment, nous ne pouvons pas nous en séparer, même pour quelques mois. Mais dès que nous pourrons repartir de l’autre côté de l’Atlantique, nous organiserons notre vrai retour, en Terres Canadiennes, bien décidés à nous y établir… 

Atitlán, un lieu que les guatémaltèques apprécient particulièrement les fins de semaines

Ça faisait un petit moment que l'idée nous trottait dans la tête, pris dans le quotidien du voyage, nous nous disions bien que la décision devrait être prise à un moment donné. Et là, c’était le moment ! Ça fait assez bizarre de se dire que notre voyage a une date de fin, d’ici juillet 2018, ça nous laisse du temps et ça nous paraît court à la fois… Mais ça y est, c’est décidé et nous sommes heureux de commencer à préparer la suite ! Livre, formalités canadiennes, faire des économies sur nos économies pour préparer le futur, nous avons du pain sur la planche ! 

 Le costume traditionnel est le plus souvent porté au quotidien par les femmes du Guatemala

Paisibles dans notre nouvelle révolution, nous reprenons le cours de notre retour vers le Mexique. Nous voyons ce temps au Guatemala comme une prise de repères pour notre retour pendant la saison sèche dans ce pays qui nous plait beaucoup, aussi bien pour ses paysages que pour sa forte identité. Nous irons aussi au volcan Santa María et nous retournerons avec plaisir nous installer au parking au départ du chemin où nous avons dormi une nuit. Nous apprécions de plus en plus le fait de nous parquer au cœur de petits villages où, contre quelques quetzals, nous avons une place pour la nuit, mais surtout de supers moments ! 

Scène du quotidien au Guatemala

Imaginez la discussion "cuisine" avec la petite mamie à qui il reste 2 dents qui s'éclate à découvrir là où nous vivons et qui compte bien nous offrir des tortillas la prochaine fois que nous viendrons. Son mari, quant à lui, tout tordu de partout, vient nous dire au revoir et nous serre dans ses bras avant de partir dans les champs de maïs en boitillant, son lourd sac accroché au front, comme un sherpa. Nous sommes dans un autre monde, un monde si simple et joyeux, si loin de notre ancien monde. Bizarrement, le fossé ne semble plus exister avec les gens que nous rencontrons. Nous sommes tellement différents mais seul le bon moment de la rencontre compte, aussi bien pour eux que pour nous. 

Rencontres de rue, à Antigua

Nous arrivons vite aux portes du Mexique et là, nos plans changent un peu en découvrant que nous avons l’obligation de sortir du Guatemala 90 jours pour pouvoir demander un nouveau permis temporaire d’importation de la voiture. Donc nous voilà repartis pour 3 mois au Mexique, ce qui ne nous déplait pas en soit. Mais ça nous oblige à changer un peu nos plans, à faire des croix sur d’autres choses car aujourd’hui, les paramètres ont un peu changés avec notre petite révolution… La vie quoi ! 

Une fois arrivés au Chiapas, les contrôles douaniers se sont intensifiés et nous prenons conscience que ce n’est pas la même chose de circuler du nord vers le sud que du sud vers le nord. Contrôle de clandestins 3 ou 4 fois en 50 kilomètres, passage du chien anti-drogues, passage au scanner, nous sentons bien qu’il y a d’un côté, les Amériques du Sud, et de l’autre, les Amériques du Nord… 

En tout cas nous sommes heureux d’être de nouveau au Mexique et en particulier en ce moment au Chiapas où, avec la lune noire, des centaines de tortues vont arriver sur la plage pour pondre leurs œufs ! Et nous nous rendons compte au final que nous vivons notre voyage, notre vie, au rythme des saisons, du temps ou de la lune… mais aussi au rythme des visas et des mariages à venir ! 

A bientôt !

Les Galopères.

Août 2016, Nicaragua, pays de coeur, d'eau et de lave


Une nouvelle page de notre voyage se tourne en cette fin du mois d’Août alors que mes parents décollent tout juste de Managua pour réaliser un nouveau bond par dessus l’océan, les ramenant vers leur terre. Il y a presque un mois maintenant, nous les accueillions ici, par un beau soir d’hiver nicaraguayen à 35°C. Sous les Tropiques, nous perdons nos repères par rapport à ce que nous connaissons des saisons, nous qui arrivons de l’hémisphère nord. Ici, il n’en existe que deux, la saison sèche qui correspond à l’été, et la saison des pluies, l’hiver… 

Notre première nuit sous les étoiles en arrivant au Nicaragua. Gâtés !

Nos routes se retrouvent à Managua, la capitale du Nicaragua où nous sommes bien arrivés dans la journée. Pour Alex et moi, cela fait déjà quelques jours que nous avons fait nos premiers tours de roues sur les routes nicaraguayennes. Nous pouvons ainsi laisser derrière nous les nombreux kilomètres effectués depuis le Mexique ainsi que les formalités douanières pour rentrer dans 4 nouveaux pays, en Amérique Centrale : Guatemala puis Salvador, Honduras et enfin, notre destination, le Nicaragua. Nous ne pouvons pas dire que ça ait été compliqué, ce sont juste des passages qui demandent que le réservoir d’énergie et de patience ne soit pas à vide ! En 4 jours et 4 frontières plus tard, nous voyons passer dans nos mains 4 devises différentes destinées à enrichir ceux qui détiennent les clés d’entrée de chaque pays pour notre Toyota, les maîtres des photocopies ! Et ce sont les services d’immigration qui viennent enrichir de nouveaux tampons les pages encore vierges de nos passeports précieux. A force d’avoir bien répété à chaque frontière, nous arrivons comme des fleurs au Nicaragua, parfaitement rodés et en règle pour réceptionner quelques jours plus tard mes parents ! 

Rue de la Coloniale Ville de Granada

Managua, la capitale, s’anime tout juste pour leur arrivée avec la fête de Santo Domingo, la fête de la ville. La première journée dans la capitale se voulait un peu calme pour diminuer les effets indésirables du décalage horaire, mais nous voici tout de suite parachutés tous les 4 dans l’ambiance ! Les Rancheros débarquent avec leurs plus beaux chevaux pour participer à la grande parade qui les conduira, au pas, là où Toña et Flor de Caña, bière et rhum nicaraguayens, couleront à flot toute la nuit ! Les habitants de la capitale sont dans les rues. Nous vivons l’instant au milieu d’eux, tous nos sens en éveil face au spectacle du lieu ! Nous nous faufilons dans la foule, au rythme des fanfares qui accompagnent  en musique les hommes à cheval. Les grillades se préparent à chaque coin de rues. Les vendeurs ambulants proposent de nombreux mets désaltérants en cette chaude après-midi. 

Beauté nationale lors de la parade de Santo Domingo, à Managua


Découvrez plus de photos dans notre album 
"Palette urbaine du Nicaragua" !


Mais nous laissons vite dernière nous Managua et son animation, le Nicaragua est riche de promesses. C’est là que commence notre voyage à 4 et cela va demander un peu d’organisation pour fonctionner ! Cette fois, mes parents ne monteront pas à bord d’un gros Chevrolet équipé d’une cellule comme ils avaient loué en Alaska pour voyager ensemble il y a deux ans ! Nous avons essayé d'anticiper un peu un parcours afin de pouvoir rester quelques jours au même endroit sans être obligés de désinstaller chaque jour notre campement car tout le monde est en tente ! Et quand il s'agit de nous déplacer, nous voici donc embarqués tous les 4 dans pépère avec l'idée de limiter quand même les trajets car les petits poulets chargés à l'arrière ont besoin de respirer ! Le bus devient vite pour eux une bonne alternative pour les plus longs trajets. Les voilà qui grimpent avec réactivité dans un bus, puis un autre, plus ou moins bondés, pour se retrouver toujours tous les 4 à bon port ! 

Un régal pour les yeux et pour les papilles au marché de León

Avec les chaleurs humides de l'hiver nicaraguayen, l'eau devient un élément de choix pour l'emplacement de nos campements. Bien heureusement, il se trouve que le Nicaragua ne manque pas de lacs ! Une fois que nous quittons Managua, notre première étape est la Laguna de Apoyo qui n'est autre qu'un lac qui s'est formé suite à l'explosion d'un volcan ! Le camping dans lequel nous pensions nous installer pour au moins deux nuits est fermé. En continuant la piste, nous arrivons sur une petite plage où un groupe de nicaraguayens bien arrosés nous accueillent et insistent pour que nous nous installions là pour la nuit. Un peu sceptiques au départ, le lieu est bien sûr, tel qu'ils nous le disent. Nous sentons très vite que leur accueil est sincère, loin d'eux l'idée de nous détrousser pendant la nuit. "Retournez dans votre pays et dîtes bien à tous comment nous vous avons accueillis ici, dîtes bien comment le Nicaragua vaut le coup et que vous vous êtes sentis en sécurité" expriment-ils entre deux rots de Toña. Et sur ces mots, ils partent rejoindre leurs maisons, nous laissant profiter du lieu en toute intimité. Et l'heure est à la réunion de famille, tous les 4 en maillot de bain, plongeant dans les eaux bienfaisantes du lac !  

Chaîne volcanique Marrabios, ses volcans et ses lacs de cratère

Le Nicaragua est un pays de lacs, mais le Nicaragua est aussi bien évidemment un pays de volcans ! La Cordillera Marrabios est une longue chaîne de volcans bien alignés dont la majorité sont très actifs ! Connu dans le monde entier, en particulier parce que l'accès au cratère se fait... en voiture, le volcan de Masaya nous met tout de suite dans l'ambiance. Enfin, il s'agit plutôt du Nindiri, son frère siamois à 3 cratères, dont l'activité s'est amplifiée depuis décembre dernier. L'accès est réglementé en théorie afin que les personnes ne restent pas trop longtemps là-haut, au cas-où ça pète ! Enfin, c'est ce qui nous est dit. En tout cas, le spectacle une fois arrivé là-haut dépasse toutes nos espérances. La lave est là, bouillonnante au fond du cratère. Un peu plus d'une centaine de mètres en dessous de nous et la Terre nous offre à voir son cœur rouge en ébullition. Une impressionnante énergie se dégage de là que nous ressentons jusque dans nos tripes.

Présence suspectée d'activité volcanique, non ? 

Cratère Santiago du volcan Nindiri (635 mètres)

 
Approfondissez la découverte du volcan à travers notre album 
"Masaya et son coeur de lave" !


A chaque volcan, son moment fort... Après un petit temps passé dans la ville de Granada, nous partons à la recherche de notre campement pour la nuit sur les flancs du volcan Mombacho. Nous ne le trouverons pas... En prenant des renseignements, nous voici invités à passer la nuit sur les terres d'une Finca. C'est une exploitation où est produit du café et où a été créée un des plus grands parcours accro-branches d'Amérique Centrale. Le personnel est encore présent et attend la fin de la journée pour rentrer. Tous alors se plient en 4 pour nous accueillir et faire que nous nous sentions chez nous pour installer notre campement pour la nuit. Ce n'est pas la première fois qu'ils accueillent des touristes étrangers avec tente ou véhicule de voyage mais ils mettent un point d'honneur à ce que nous nous sentions bien et en sécurité. Ça en est à un tel point que ça nous déconcerte complètement... De nombreuses fois, nous nous dirons encore qu'en terme d'accueil, nous avons beaucoup à apprendre pour que "mi casa es tu casa" puisse devenir une loi universelle... 

L'heure est au bain face au volcan Concepción (1610 mètres) sur l'île d'Ometepe

Longeant toujours la Cordillera Marrabios et son alignement de volcans, notre route nous conduit à traverser les eaux du gigantesque lac Nicaragua pour rejoindre l'île d'Ometepe pour une semaine, formée par deux magnifiques volcans, le volcan Concepción et le volcan Maderas. Alors que l'un est bien actif, l'autre s'est endormi et s'est laissé recouvrir par une jungle humide. L'île nous apparaît vite comme étant une île providence : le lac regorge de poissons, la terre y est très fertile et l'eau qui coule sur les flancs des volcans n'est pas rare mais reste bien précieuse. 

 Promenons-nous sous la pluie, à Ometepe

Une sorte de paix émane de l'île. Il n'y a qu'à voir la truie ou la vache prendre son bain tranquillement en fin d'après-midi dans le lac, juste à côté de nous. Et il n'est pas difficile de comprendre pourquoi certains insulaires ne l'ont jamais quittée pour aller voir ailleurs... Les Nicaraguayens semblent vouloir préserver ce lieu tout en accueillant au mieux, et à la fois tout simplement, les touristes. Nombreux sont ceux que nous croisons, à moto ou à bicyclette sur les nombreux chemins de l'île. Nous ne pouvons qu'espérer que le tourisme n'abimera ni ne pervertira ces lieux à l'avenir. 

Hibiscus - Flor de Jamaica

Singe à face blanche - Mono carablanca


Plus de trésors de l'île d'Ometepe ? Voici notre album !


De l'île d'Ometepe, nos pérégrinations nous mènent ensuite sur la côte Pacifique dont les vagues commencent à avoir une certaine renommée dans le monde des surfeurs. Nous ne nous sommes toujours pas mis au surf, non, la baignade est déjà pour nous un but en soi avec les températures du moment ! 

 Mauro, d'Argentine, se frotte aux vagues nicaraguayennes à la Playa San Diego

Nous apprécions de nous reposer aux heures les plus chaudes de la journée. Mes parents n'hésitent pas à aller flâner sur les chemins du Nicaragua où ils font de belles rencontres avec des familles nicaraguayennes autour d'un café. Nous en profitons aussi pour faire un aller/retour tous les deux à Managua pour demander une prolongation d'importation temporaire de pépère qui, au départ, n'est autorisé qu'à rester un mois au Nicaragua. 

León, capitale de la Révolution Nicaraguayenne

La route des volcans reprend aux environs de Léon, au Cerro Negro, le volcan le plus jeune d'Amérique Centrale. Je vous disais bien au début de l'article que nous étions en hiver, non ? Vous êtes d'accord qu'un hiver sans ski n'est pas un vrai hiver, n'est-ce pas ? Alors Alex a sorti les skis, en plein mois d'Août, au Nicaragua pour fouler la neige noire du Cerro Negro !  

Premières lumières du jour au sommet du Cerro Negro (728 mètres) tout jeune du haut de ses 166 ans et bien actif

Carres affûtées et semelles fartées, prêts bien sûr ! ;-)

  

 

Toutes les photos de cette première virée au Cerro Negro sont dans l'album 
"Cerro Negro, volcan espiègle" !


Peu avant que mes parents arrivent, nous avions fait la rencontre tout à fait par hasard avec un français émigré au Nicaragua depuis plus de 30 ans. Au détour d'un village, nos véhicules se croisent dans un virage. Il sort de la voiture pour saluer les français que nous sommes et, en sortant à notre tour, nous constatons que le Toyota dans lequel il voyage avec 3 jeunes nicaraguayens et leur chauffeur a deux roues crevées ! La magie des rencontres opère... Elle fait que nous croisons ce grand monsieur de la volcanologie. De son côté, il fait connaissance avec un petit couple de voyageurs équipés de tout ce qu'il faut pour réparer provisoirement les crevaisons ! Avec la magie des rencontres vient la promesse d'une folle aventure à venir au delà des problèmes mécaniques : l'ascension du volcan Momotombo. 

 Le Momotombo, du haut de ses 1297 mètres et sa dernière coulée de lave qui date de décembre dernier   

Pendant 30 ans, le Momotombo en sommeil a donné des signes annonciateurs qu'il était en train de préparer quelquechose. Notre vulcanologue était aux premières loges, dans l'attente, avant que celui-ci s'active enfin en décembre dernier. C'est une véritable histoire d'amour qui existe entre le volcan et lui. Et c'est un véritable temps fort que nous avons vécu ensemble, avec lui, avec mes parents, avec le gardien des clés de ce volcan aujourd'hui interdit, pour atteindre à la nuit le bord du cratère fumant où le volcan cache son trésor rougeoyant. Notre dernier regard vers le Momotombo, dans les lumières du soleil levant lors de notre retour à l'aube, nous invite au repos après ce qui restera le moment le plus fort du Nicaragua pour chacun de nous...

Côté sud du volcan où nous grimpons tout droit vers le cratère qui fume au-dessus de nous

L'éruption récente a rendu toute sa virginité au volcan en effaçant le chemin

Et à la nuit, se dévoile l'incandescence de la lave

Pour terminer notre voyage à 4, nous prenons du repos bien mérité au creux des montagnes de Matagalpa. Nous y contemplons ce pays auquel nous nous sommes attachés tous les 4 parce qu'il nous a émerveillés et émus. Papa et Maman reprennent l'avion pour retrouver leur terre à eux. Après une tranche de vie à 4 pendant un mois, nous retrouvons notre vie à deux sur les routes, toujours en quête de notre terre à nous. D'autres aventures avec notre vulcanologue se profilent déjà pour Alexandre et moi pour le temps qu'il nous reste à passer au Nicaragua, pays de cœur, d'eau et de lave... 

Face à l'ombre du volcan

A très bientôt ! 

Les Galopères.

 
Besitos de la Playa San Diego, à Mind The Gap Nica, notre havre paisible pour finir le mois sur le Pacifique