Mars 2017, Vers l'Amérique du Sud, il ne reste qu'un pas !


C'est d'un nouveau continent que nous écrivons maintenant. Nous avons bien atterri à Carthagène des Indes mais nous préférons dire "Cartagena" car ici nous sommes en Colombie ! Fin février, nous étions encore au Nicaragua, en Amérique Centrale. Aujourd'hui, fin mars, nous sommes en Amérique du Sud, à 4 pieds avec un sac à dos ! Pour faire le voyage jusque là, puisqu'il n'existe pas de route qui permette de traverser la jungle du Darien entre le Panamá et la Colombie, nous avons simplement troqué notre Toyota contre deux Airbus A320 ! Mais nous n'avons pas pu continuer plus loin le chemin avec eux vu le coût exorbitant pour faire un plein et la difficulté à trouver des places de parking... Nous avons pour quelques jours un toit mais sommes loin de notre maison à 4 roues. Non ça ne valait vraiment pas la peine de garder l'Airbus A320 puisque nous n'avons même pas pu charger Pépère en soute !  

Mais avant de continuer, revenons en arrière sur ce mois de mars pendant lequel nous avons traversé deux nouveaux pays d'Amérique Centrale, le Costa-Rica et le Panamá, ce qui fait qu'aujourd'hui nous nous retrouvons comme un escargot sans sa coquille ou un Bernard l’Hermite sans son coquillage ! 

En vacances à la plage !

Il y a un mois tout juste, nous nous étions bien installés avec Ivan et Katia sur une plage du Nicaragua, sur la Côte Pacifique. Une vie simple à la mode nicaraguayenne en pleine saison sèche où il est important de rester tranquille aux heures les plus chaudes de la journée. Même le Pacifique est trop loin à marée basse pour aller s'y rafraichir sous le soleil de plomb, alors nous attendons que la marée soit haute, à l'heure où les surfeurs et les rares moustiques sont de sortie ! Nous passons de longs moments à discuter, à se régaler de pastèques juteuses, installés sur la natte iranienne et à l'ombre bienfaisante des arbres que nous sommes contents d'avoir trouvés. Le pain cuit doucement dans le Dutch Oven sur le feu pour le repas du midi. Nous restons loin de lui pour s'éviter de perdre des litres d'eau supplémentaires que nous perdons déjà sans rien faire, à coup de grandes suées. Après s'être levé de bonne heure en Amérique Centrale pour grimper en haut des volcans et trouver un peu de fraîcheur, le temps est à la détente.

Coucher de soleil sur le Pacifique

Et d'un coup, je ne sais pas ce qu'il nous a pris, nous nous sommes mis à nous activer grandement, animés d'un instinct de rangement à l'approche du printemps ! Nous qui pensions que nous avions seulement avec nous un "minimum confortable indispensable", nous nous sommes rendus compte que nous avions fini par accumuler pas mal de choses très inutiles au final ! Nous avons jeté à la poubelle 3 sacs plastiques pleins, nous n'aurions vraiment pas pensé pouvoir nous délester autant ! Sans compter ce que les voisins, Ivan et Katia bien sûr, ont pu récupérer. Un bon rangement, ça fait du bien et ça permet de bien voir aussi toute la poussière qui s'est invitée chez nous ! A grands coups de lingettes, bon débarras, tu ne nous suivras pas en Colombie ! Déjà que nous avons du mal à nous débarrasser des fourmis mexicaines, laissons la poussière au Nicaragua ! 

Ivan et Katia nous regardent faire dans ce grand moment de suractivité, hésitent à s'approprier ce que nous leur donnons, s'inquiètent que cela puisse nous manquer un jour et fasse l'objet d'une plainte via une future newsletter, alors qu'une grande satisfaction nous envahit à l'idée de faire un peu de vide !  C'est un Pépère neuf et prêt à embarquer que nous retrouvons à la fin de cette journée-là et nous fêterons ça avec les voisins, comme toujours, avec une bonne bière fraîche et des pupusas maison ! 

 Nous en aurons passé des bons moments assis tous les 4 sur cette natte !

Mais notre rendez-vous avec la Colombie approche. Nous ne pouvons pas rester éternellement sur les plages du Nicaragua. Nous avons encore à traverser le Costa-Rica pour rejoindre le port de Colón, au Panamá. Il y est prévu que nous chargions notre Toyota avec celui de Claudia dans un conteneur de 40 pieds High Cube, c'est à dire suffisamment haut pour que nous n'ayons même pas à démonter la tente de toit ! Nous passons notre dernière nuit sur les bords du lac du Nicaragua avec vue sur les volcans de l'île d'Ometepe. Nous jetons un dernier regard sur ce pays que nous laissons derrière nous et partons vers l'inconnu parce que le Costa-Rica, c'est tout nouveau pour nous !

Dernier regard sur les volcans nicaraguayens, en particulier sur le volcan Concepción

 
 Presque installés pour notre dernière nuit au Nicaragua !

Rien qu'à la frontière, le contraste nous saute aux yeux entre ces deux pays. Nous quittons le côté Nicaraguayen et son remous permanent pour le côté Costa-ricain, parfaitement ordonné et calme. Plusieurs fois, nous aurons le sentiment de ne plus être vraiment en Amérique Centrale... Pas non plus besoin de faire des kilomètres pour se rendre compte que la pluie n'a pas réussi à passer la frontière pour aller vers le nord ! Alors que le Nicaragua risque de souffrir de sécheresse cette année, nous n'allons pas manquer d'eau au Costa-Rica et le paysage devient très vite incroyablement vert et luxuriant. 

Flore Costa-ricaine

Nous retrouvons Antoine et Florence qui terminent leurs vacances Costa-ricaines avec l'intention de crapahuter le Cerro Chato et découvrir la vue sur le magnifique cône du volcan Arenal. Pourtant contents de se retrouver, plus personne ne dit un mot dans la montée alors que la brume bouche complètement le paysage et que nos chaussures s'alourdissent de boue amoureuse... La redescente nous déride tous, heureusement, même si nous n'avons rien vu du haut du sommet ! En arrivant au lodge situé à l'accueil du parc, nous découvrons des dizaines de personnes en tenue safari beige fraîchement repassée, les odeurs de parfum saturant l'air faisant à coup sûr fuir tous les animaux. Équipés de jumelles, d'appareils photos et leurs objectifs hors de prix, nous avons l'impression de nous être trompés d'endroit, l'exploration, c'est très sérieux au Costa-Rica ! Avec nos pantalons tous crottés, nous n'avons pas notre place chez ces explorateurs ! 

Ambiance humide sur les flancs du Cerro Chato !

Bienvenus dans la fameuse "Rainforest"!
 

Un petit tour au Cerro Chato avec nous ? Toutes nos photos sont dans notre album


Nous savions que nous ne nous éterniserions pas au Costa-Rica car c'est un pays qui nous est peu abordable, surtout quand on dépense à deux par mois bien moins que le salaire moyen. Malheureusement, un bruit apparaît sur la voiture, notamment lors des décélérations. Le pont arrière se met à fuir au niveau du nez de pont et en démontant l'arbre de transmission, le bruit disparait. Ceci nous rassure à moitié et nous sommes alors à moins d'une semaine de confirmer le conteneur pour la Colombie... Il va nous falloir nous décider sachant que les pièces ne sont pas disponibles de suite, en particulier le roulement qui est susceptible d'être l'auteur du bruit. Soit nous restons au Costa-Rica, cela nous coûte une petite fortune et nous devons absolument trouver à travailler... Soit nous avançons un peu, constatons l'évolution du bruit et décidons de continuer la route jusqu'au port de Panamá à 1000 kilomètres de là... Il nous reste à peine 2-3 jours pour nous décider, nous attendrons d'être sûrs pour annoncer le verdict... 

Lumières du soir sur le lac Arenal

C'est à ce moment-là que nous retrouvons un copain accompagnateur en montagne en repérage au Costa-Rica. Nous laissons les problèmes mécanique de côté pour rejoindre avec lui une finca au cœur des montagnes. C'est toujours important d'avoir un ami dont l'ami a une amie qui possède une finca magnifique au Costa-Rica ! Nous découvrons ici un Costa-Rica tel que nous l'imaginions sans avoir besoin de payer l'entrée exorbitante d'un Parc National. Nous nous voyons très bien vivre tout nu pendant des jours et des jours dans cet écrin de nature luxuriante où nous prenons notre douche vivifiante sous les cascades sans se soucier de la consommation d'eau ! Nous y passons une soirée ensemble, se faisant griller des truites sur le feu, fourrées à la banane plantain (pourquoi pas ?!) et se rendant de nouveau compte que malgré les années qui passent et la distance, les relations avec nos amis restent les mêmes ! Et nos chemins partent dans deux directions différentes avec le sentiment que nous ne nous retrouverons bientôt...

De toute façon, il n'y a que les montagnes qui ne se croisent pas... Ici, le volcan Arenal

Nous prenons alors la route vers la côte caribéenne. Ce sera le test par rapport à notre souci de pont qui nous permettra de savoir si nous continuons ou si nous devons nous arrêter là quelques temps... Nous aurions bien aimé vidanger le pont histoire de voir si nous allions trouver des morceaux de métal dans l'huile, signe de casse, mais entre notre bouchon de nez de pont et la douille de 24 à 12 pans, ce n'est pas une grande histoire d'amour... Le risque de foirer la vis est trop grand et nous n'avons pas un bouchon avec aimant de rechange. Donc, nous prenons la route et allons voir comment les choses évoluent. Deux cents kilomètres plus tard, nous décidons que nous allons réussir à l'attraper notre bateau et que nous ferons la réparation en Colombie, au pays des Toyoteros ! 

Nous sommes alors à Cahuita et qui voit-on arriver ? Ivan et Katia !! Non sérieusement, il n'y a aucun hasard dans ce nouveau rendez-vous avec eux. Nous tenions à passer encore un peu de temps ensemble avant qu'ils ne repartent vers le nord et que nous passions la frontière pour le Panamá. Ensuite, il faudra attendre la Patagonie pour se retrouver de nouveau ! Bien installés sur le bord d'une plage de sable gris, nous ne sommes pas seuls à profiter de l'ombre des grands arbres. Au milieu des feuilles, de grosses boules de poils s’adonnent à leur activité principale : dormir ! 

Temps du réveil, en famille !

Voici nos nouveaux voisins pour quelques jours, pas dérangeants du tout, surtout quand se gratter semble être l'activité la plus intense qu'ils ont dans la journée ! Dans le jardin du lodge d'à côté, le lodge Atlantida, appartenant à l'ami d'un ami, ce sont avec des grenouilles que nous avons rendez-vous ! Tout proche, le Parc National de Cahuita, un parc rare au Costa-Rica puisqu'il fonctionne par donation, est aussi tellement riche que, même si nous n'avons pas vu grand chose du Costa-Rica, nous avons quand même le sentiment d'avoir fait un sacré plein de nature ! C'est bon, nous sommes prêts à prendre la route, direction Panamá Ciudad ! 

 Alex n'aurait vraiment pas apprécié quitter le Costa-Rica sans en trouver une, quitte à retourner toutes les feuilles du pays !

Bien immobile, bien en chasse ! Mais impossible à manquer la vipère de Schlelgel !


Nous vous invitons dans le "Jardin du Costa-Rica" ! 
Découvrez notre album !


Paperasses, délais, attente, photocopies, tampons... Rien de difficile dans les formalités administratives pour pouvoir charger Pépère dans le conteneur. Cela demande juste un peu de patience mais en attendant, cela nous laisse le temps de faire connaissance avec Claudia avec qui nous partageons le conteneur. D'autres voyageurs sont là-aussi, dans l'attente de charger leur véhicule pour l'Amérique du Sud et le temps passe finalement vite quand nous sommes tous ensemble à se raconter nos expériences. Nous avons plus qu'un rendez-vous le lendemain pour le chargement. Tout est bien rodé, simple, efficace et déjà notre Toyota est dans la boîte avec le Land Cruiser de Claudia ainsi qu'avec la moto de Tim qui a trouvé une place à la dernière minute ! Tout rentre parfaitement, il est temps de fermer les portes et d’apposer un scellé. Nous retrouverons en Colombie dans quelques jours notre cher compagnon de voyage ! A très bientôt !  

 Dernière étape avant l'Amérique du Sud !


Toutes les photos du chargement sont dans notre album 


Aujourd'hui, en attendant que le bateau arrive, nous découvrons Carthagène, au rythme de la Cumbia et déjà, nous savons que nous allons beaucoup aimer la Colombie...

A très bientôt !

Les Galopères.  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire