C'est d'un nouveau continent que
nous écrivons maintenant. Nous avons bien atterri à Carthagène des Indes mais
nous préférons dire "Cartagena" car ici nous sommes en Colombie ! Fin
février, nous étions encore au Nicaragua, en Amérique Centrale. Aujourd'hui,
fin mars, nous sommes en Amérique du Sud, à 4 pieds avec un sac à dos ! Pour
faire le voyage jusque là, puisqu'il n'existe pas de route qui permette de
traverser la jungle du Darien entre le Panamá et la Colombie, nous avons
simplement troqué notre Toyota contre deux Airbus A320 ! Mais nous n'avons pas
pu continuer plus loin le chemin avec eux vu le coût exorbitant pour faire un
plein et la difficulté à trouver des places de parking... Nous avons pour
quelques jours un toit mais sommes loin de notre maison à 4 roues. Non ça ne
valait vraiment pas la peine de garder l'Airbus A320 puisque nous n'avons même
pas pu charger Pépère en soute !
Mais avant de continuer, revenons en
arrière sur ce mois de mars pendant lequel nous avons traversé deux nouveaux pays
d'Amérique Centrale, le Costa-Rica et le Panamá, ce qui fait
qu'aujourd'hui nous nous retrouvons comme un escargot sans sa coquille ou un Bernard
l’Hermite sans son coquillage !

En vacances à la plage !
Il y a un mois tout juste, nous nous
étions bien installés avec Ivan et Katia sur une plage du Nicaragua, sur la
Côte Pacifique. Une vie simple à la mode nicaraguayenne en pleine saison sèche où
il est important de rester tranquille aux heures les plus chaudes de la
journée. Même le Pacifique est trop loin à marée basse pour aller s'y rafraichir
sous le soleil de plomb, alors nous attendons que la marée soit haute, à
l'heure où les surfeurs et les rares moustiques sont de sortie ! Nous passons
de longs moments à discuter, à se régaler de pastèques juteuses, installés sur
la natte iranienne et à l'ombre bienfaisante des arbres que nous sommes
contents d'avoir trouvés. Le pain cuit doucement dans le Dutch Oven sur le feu
pour le repas du midi. Nous restons loin de lui pour s'éviter de perdre des
litres d'eau supplémentaires que nous perdons déjà sans rien faire, à coup de
grandes suées. Après s'être levé de bonne heure en Amérique Centrale pour
grimper en haut des volcans et trouver un peu de fraîcheur, le temps est à la
détente.

Coucher de soleil sur le Pacifique
Et d'un coup, je ne sais pas ce
qu'il nous a pris, nous nous sommes mis à nous activer grandement, animés d'un
instinct de rangement à l'approche du printemps ! Nous qui pensions que nous
avions seulement avec nous un "minimum confortable indispensable",
nous nous sommes rendus compte que nous avions fini par accumuler pas mal de
choses très inutiles au final ! Nous avons jeté à la poubelle 3 sacs plastiques
pleins, nous n'aurions vraiment pas pensé pouvoir nous délester autant ! Sans
compter ce que les voisins, Ivan et Katia bien sûr, ont pu récupérer. Un bon
rangement, ça fait du bien et ça permet de bien voir aussi toute la poussière qui
s'est invitée chez nous ! A grands coups de lingettes, bon débarras, tu ne nous
suivras pas en Colombie ! Déjà que nous avons du mal à nous débarrasser des
fourmis mexicaines, laissons la poussière au Nicaragua !
Ivan et Katia nous regardent faire
dans ce grand moment de suractivité, hésitent à s'approprier ce que nous leur
donnons, s'inquiètent que cela puisse nous manquer un jour et fasse l'objet
d'une plainte via une future newsletter, alors qu'une grande satisfaction nous
envahit à l'idée de faire un peu de vide ! C'est un Pépère neuf et prêt à
embarquer que nous retrouvons à la fin de cette journée-là et nous fêterons ça
avec les voisins, comme toujours, avec une bonne bière fraîche et des pupusas
maison !

Nous en aurons passé des bons moments assis tous les 4 sur cette natte !
Mais notre rendez-vous avec la Colombie
approche. Nous ne pouvons pas rester éternellement sur les plages du Nicaragua.
Nous avons encore à traverser le Costa-Rica pour rejoindre le port de Colón, au
Panamá. Il y est prévu que nous chargions notre Toyota avec celui de Claudia
dans un conteneur de 40 pieds High Cube, c'est à dire suffisamment haut pour
que nous n'ayons même pas à démonter la tente de toit ! Nous passons notre
dernière nuit sur les bords du lac du Nicaragua avec vue sur les volcans de
l'île d'Ometepe. Nous jetons un dernier regard sur ce pays que nous laissons derrière
nous et partons vers l'inconnu parce que le Costa-Rica, c'est tout nouveau pour
nous !

Dernier regard sur les volcans nicaraguayens, en particulier sur le volcan Concepción

Presque installés pour notre dernière nuit au Nicaragua !
Rien qu'à la frontière, le contraste
nous saute aux yeux entre ces deux pays. Nous quittons le côté
Nicaraguayen et son remous permanent pour le côté Costa-ricain, parfaitement
ordonné et calme. Plusieurs fois, nous aurons le sentiment de ne plus être vraiment en Amérique Centrale... Pas non plus besoin de faire des kilomètres pour se
rendre compte que la pluie n'a pas réussi à passer la frontière pour aller vers
le nord ! Alors que le Nicaragua risque de souffrir de sécheresse cette année,
nous n'allons pas manquer d'eau au Costa-Rica et le paysage devient très vite
incroyablement vert et luxuriant.

Flore Costa-ricaine
Nous retrouvons Antoine et Florence
qui terminent leurs vacances Costa-ricaines avec l'intention de crapahuter le
Cerro Chato et découvrir la vue sur le magnifique cône du volcan Arenal. Pourtant
contents de se retrouver, plus personne ne dit un mot dans la montée alors que
la brume bouche complètement le paysage et que nos chaussures s'alourdissent de
boue amoureuse... La redescente nous déride tous, heureusement, même si nous
n'avons rien vu du haut du sommet ! En arrivant au lodge situé à l'accueil du
parc, nous découvrons des dizaines de personnes en tenue safari beige
fraîchement repassée, les odeurs de parfum saturant l'air faisant à coup sûr
fuir tous les animaux. Équipés de jumelles, d'appareils photos et leurs
objectifs hors de prix, nous avons l'impression de nous être trompés d'endroit,
l'exploration, c'est très sérieux au Costa-Rica ! Avec nos pantalons tous
crottés, nous n'avons pas notre place chez ces explorateurs !

Ambiance humide sur les flancs du Cerro Chato !

Bienvenus dans la fameuse "Rainforest"!
Un petit tour au Cerro Chato avec nous ? Toutes nos photos sont dans notre album
Nous savions que nous ne nous éterniserions pas au Costa-Rica car c'est un pays qui nous est peu abordable, surtout quand on dépense à deux par mois bien moins que le salaire moyen. Malheureusement, un bruit apparaît sur la voiture, notamment lors des décélérations. Le pont arrière se met à fuir au niveau du nez de pont et en démontant l'arbre de transmission, le bruit disparait. Ceci nous rassure à moitié et nous sommes alors à moins d'une semaine de confirmer le conteneur pour la Colombie... Il va nous falloir nous décider sachant que les pièces ne sont pas disponibles de suite, en particulier le roulement qui est susceptible d'être l'auteur du bruit. Soit nous restons au Costa-Rica, cela nous coûte une petite fortune et nous devons absolument trouver à travailler... Soit nous avançons un peu, constatons l'évolution du bruit et décidons de continuer la route jusqu'au port de Panamá à 1000 kilomètres de là... Il nous reste à peine 2-3 jours pour nous décider, nous attendrons d'être sûrs pour annoncer le verdict...

Lumières du soir sur le lac Arenal
C'est à ce moment-là que nous
retrouvons un copain accompagnateur en montagne en repérage au Costa-Rica. Nous
laissons les problèmes mécanique de côté pour rejoindre avec lui une finca au cœur
des montagnes. C'est toujours important d'avoir un ami dont l'ami a une amie
qui possède une finca magnifique au Costa-Rica ! Nous découvrons ici un
Costa-Rica tel que nous l'imaginions sans avoir besoin de payer l'entrée exorbitante
d'un Parc National. Nous nous voyons très bien vivre tout nu pendant des jours
et des jours dans cet écrin de nature luxuriante où nous prenons notre douche
vivifiante sous les cascades sans se soucier de la consommation d'eau ! Nous y
passons une soirée ensemble, se faisant griller des truites sur le feu,
fourrées à la banane plantain (pourquoi pas ?!) et se rendant de nouveau compte
que malgré les années qui passent et la distance, les relations avec nos amis
restent les mêmes ! Et nos chemins partent dans deux directions différentes
avec le sentiment que nous ne nous retrouverons bientôt...

De toute façon, il n'y a que les montagnes qui ne se croisent pas... Ici, le volcan Arenal
Nous prenons alors la route vers la côte caribéenne. Ce sera le test par rapport à notre souci de pont qui nous permettra de savoir si nous continuons ou si nous devons nous arrêter là quelques temps... Nous aurions bien aimé vidanger le pont histoire de voir si nous allions trouver des morceaux de métal dans l'huile, signe de casse, mais entre notre bouchon de nez de pont et la douille de 24 à 12 pans, ce n'est pas une grande histoire d'amour... Le risque de foirer la vis est trop grand et nous n'avons pas un bouchon avec aimant de rechange. Donc, nous prenons la route et allons voir comment les choses évoluent. Deux cents kilomètres plus tard, nous décidons que nous allons réussir à l'attraper notre bateau et que nous ferons la réparation en Colombie, au pays des Toyoteros !
Nous sommes alors à Cahuita et qui
voit-on arriver ? Ivan et Katia !! Non sérieusement, il n'y a aucun hasard dans
ce nouveau rendez-vous avec eux. Nous tenions à passer encore un peu de temps ensemble
avant qu'ils ne repartent vers le nord et que nous passions la frontière pour
le Panamá. Ensuite, il faudra attendre la Patagonie pour se retrouver de
nouveau ! Bien installés sur le bord d'une plage de sable gris, nous ne sommes
pas seuls à profiter de l'ombre des grands arbres. Au milieu des feuilles, de
grosses boules de poils s’adonnent à leur activité principale : dormir !
Voici nos nouveaux voisins pour quelques jours, pas dérangeants du tout, surtout quand se gratter semble être l'activité la plus intense qu'ils ont dans la journée ! Dans le jardin du lodge d'à côté, le lodge Atlantida, appartenant à l'ami d'un ami, ce sont avec des grenouilles que nous avons rendez-vous ! Tout proche, le Parc National de Cahuita, un parc rare au Costa-Rica puisqu'il fonctionne par donation, est aussi tellement riche que, même si nous n'avons pas vu grand chose du Costa-Rica, nous avons quand même le sentiment d'avoir fait un sacré plein de nature ! C'est bon, nous sommes prêts à prendre la route, direction Panamá Ciudad !

Temps du réveil, en famille !
Voici nos nouveaux voisins pour quelques jours, pas dérangeants du tout, surtout quand se gratter semble être l'activité la plus intense qu'ils ont dans la journée ! Dans le jardin du lodge d'à côté, le lodge Atlantida, appartenant à l'ami d'un ami, ce sont avec des grenouilles que nous avons rendez-vous ! Tout proche, le Parc National de Cahuita, un parc rare au Costa-Rica puisqu'il fonctionne par donation, est aussi tellement riche que, même si nous n'avons pas vu grand chose du Costa-Rica, nous avons quand même le sentiment d'avoir fait un sacré plein de nature ! C'est bon, nous sommes prêts à prendre la route, direction Panamá Ciudad !

Alex n'aurait vraiment pas apprécié quitter le Costa-Rica sans en trouver une, quitte à retourner toutes les feuilles du pays !
Bien immobile, bien en chasse ! Mais impossible à manquer la vipère de Schlelgel !
Paperasses, délais, attente, photocopies, tampons... Rien de difficile dans les formalités administratives pour pouvoir charger Pépère dans le conteneur. Cela demande juste un peu de patience mais en attendant, cela nous laisse le temps de faire connaissance avec Claudia avec qui nous partageons le conteneur. D'autres voyageurs sont là-aussi, dans l'attente de charger leur véhicule pour l'Amérique du Sud et le temps passe finalement vite quand nous sommes tous ensemble à se raconter nos expériences. Nous avons plus qu'un rendez-vous le lendemain pour le chargement. Tout est bien rodé, simple, efficace et déjà notre Toyota est dans la boîte avec le Land Cruiser de Claudia ainsi qu'avec la moto de Tim qui a trouvé une place à la dernière minute ! Tout rentre parfaitement, il est temps de fermer les portes et d’apposer un scellé. Nous retrouverons en Colombie dans quelques jours notre cher compagnon de voyage ! A très bientôt !

Dernière étape avant l'Amérique du Sud !
Toutes les photos du chargement sont dans notre album
Aujourd'hui, en attendant que le bateau arrive, nous découvrons Carthagène, au rythme de la Cumbia et déjà, nous savons que nous allons beaucoup aimer la Colombie...
A très bientôt !
Les Galopères.